Le combat légendaire de la grue et du serpent
Zhang Shanfeng aurait vécu au XIIIe siècle en ermite taoïste dans la province du Hopei, sur la montagne Wu Tang. |
||
extrait, Roland Habersetzer, Tai ji quan les formes yang,
Paris, 1998, p 39/40 : "Les premiers éléments remonteraient aux premiers siècles après J.-C. (mais ne trouve-t-on pas déjà des attitudes fort ressemblantes dans les statues de terres cuites mises à jour dans le Shansi près du tombeau de Huang ti, le premier Empereur de Chine, il y a 2200 ans?). Les bases se confondraient alors avec les exercices zoo-morphes mis au point par le célèbre médecin Hua to (Wa Kin Hi : technique des cinq animaux, tigre, cerf, ours, singe et grue) et peut-être même avec ceux mis au point par Bodhidharma (ou Da Mo), moine indien considéré comme l'initiateur d'un nouveau courant du bouddhisme, le Chan (Zen, en japonais) et tête de file historique du courant ésotérique des arts martiaux (Wai jia), la boxe chinoise du Shaolin, le célèbre monastère du Honan, point de départ de la diaspora des styles dits « durs » où sont recherchées puissance, force, efficacité en combat. L'interpénétration des techniques d'origine du Shaolin
avec celles dites de « gymnastique taoïste » a été
reconnue, mais pour ce qui est du Tai ji quan les tenants de cette thèse
font probablement une récupération (les Taoïstes
de leur côté s'attribuant des éléments purement
bouddhistes...). La source la plus généralement évoquée
est l'ermite taoïste Chan San-feng (Zhang Shanfeng) qui aurait
vécu au Xllle siècle dans la province du Hopei sur la
montagne Wu Tang. La légende veut que, à la vue du combat
entre une grue et un serpent, et au constat de la défaite de
ce dernier, il eut l'idée de créer le style de combat
Mu Tong Pai, ancêtre de Tai ji (peut-être aussi eut-il la
révélation au cours d'un songe où lui apparut le
grand empereur Huan-ti lui même...). La tradition des arts martiaux
en fait le chef de file du courant ésotérique (Nei jia)
des styles dits - mous » où l'accent est davantage mis
sur la rondeur, la souplesse, la recherche intérieure. L'origine est inconnue mais le développement récent du Tai ji quan date du temps de son introduction dans le Honan par Wang Tsung-yueh, dont on sait seulement qu'il fut natif du Shenzi et qu'il vécut sous la dynastie Ming (1368-1644). Il aurait notamment passé l'art au clan familial des Chen, d'où l'aurait appris Yang Lu-chan (ci-dessous). Les traces sont évidemment plus nettes à partir du siècle dernier, dont tous les spécialistes du Tai ji quan s'accordent à dire que l'art existait alors dans le clan des Chen, du village de Chen Chia Kou, dans le Honan; cette famille était alors en quelque sorte le dépositaire exclusif de l'art qui était enseigné en secret dans le strict cadre familial restreint. C'est pourtant là que le Tai ji fut « volé » par un jeune étranger du nom de Yang Lu-chan (1799-1872) qui, s'étant fait engagé comme domestique dans la famille, surprit et épia les entraînements jusqu'à, un jour, être admis comme disciple, tellement le vieux Chen Chang-hsing (1771-1853) fut impressionné par sa volonté d'apprendre et son habileté à copier en secret. Yang put alors étudier l'art pendant plusieurs années avant de l'enseigner à Pékin, où on le surnomma « l'invincible » à cause des défis et combats célèbres dont il sortit vainqueur. Il passa l'art à ses fils, Yang Pan-hou (1837-1892) et Yang Chien-hou (1839-1937) qui eut lui-même pour fils Yang Chen-fu (1883-1936), considéré comme le véritable propagateur du Tai ji quan à travers la Chine. "
|
En observant le combat entre une grue et un serpent, il eut l'idée de créer le style de combat Mu Tong Pai, ancête du Tai Chi Chuan. La grue fit face couragement au serpent déployant ses ailes et distribuant des coups de pattes. Le serpent fut mis en déroute. |
|
> postures
associées > postures
associées Il existe une autre version de la légende fondatrice du Tai chi chuan avec un autre oiseau et une issue différente pour le combat :
|